Bon je sais, j'avais promis un article sur les choses insolites de l'Amérique par semaine, et ça fait trois semaines depuis mon premier article... Mais pour me faire pardonner, j'essaie cette semaine d'en écrire non pas un, mais bien DEUX Willy Waller 2014, c'est-y pas beautiful çô?
Aujourd'hui, je vais vous parler de la carte de crédit. Ici lorsqu'on ouvre un compte chèque, la banque vous donne d'office une carte de débit. Cette carte permet, parce qu'elle est bien nommée, de débiter de l'argent directement sur le compte chèque lorsqu'on l'utilise pour faire une paiement ou pour retirer de l'argent. Rien de bien différent de notre fameuse CB française, à ceci près que lorsqu'on fait une opération, la banque le sais immédiatement et débite le compte immédiatement, alors que ça prend quelques jours en France pour être pris en compte. Par contre, et c'est peut-être une grosse différence avec la CB, dès qu'il n'y a plus d'argent à débiter sur le compte, la carte ne permet plus de faire des achats ou de retirer de l'argent. Ainsi, ma première carte en Amérique fût une carte de débit que j'ai obtenue à l'ouverture de mon compte chèque chez Bank of America. Il y a un grosse différence avec la France lorsque l'on retire de l'argent avec la carte de débit : c'est gratuit tant que l'on retire dans un distributeur de sa propre banque et c'est systématiquement payant, dès que l'on utilise une banque autre que la sienne.
Malgré cette première carte, les commerçants me demandait quasi-systématiquement : "debit or credit?" au moment où je faisais mes premiers achats. Sans vraiment comprendre je répondais toujours : "debit"! Et puis un jour, je me retrouve dans le bureau de ma conseillère bancaire qui me demande à combien est mon "balance" en général. "Balance", ça veut dire le solde. Je réponds incrédule que c'est variable, que ça dépend des mois. Elle me dit : "you need a credit card". Je lui demande pourquoi et elle me répond que c'est absolument nécessaire parce sinon je ne pourrais pas louer de voiture, ni réserver de chambre d'hôtel, ce qui est fâcheux en effet. Du coup, je dis "banco", mais étant français, je me méfie plus des banquiers et des prêts que du fromage au lait cru, je décide de ne pas l'utiliser avant de comprendre son fonctionnement dans le détail. Je me renseigne et voici dont ce que je comprends de ma magnifique carte de crédit.
$5000 sont associés à ma carte de crédit. Qu'est-ce que ça veut dire? Et bien que chaque mois, je peux avoir un crédit de $5000 grâce à cette carte et ce sans même se soucier de ce qui a sur mon compte chèque (il peut y avoir $0). Autrement dit : je vais au Burger King - je demande un whopper à $3 - la vendeuse me demande : "debit or credit" - je réponds : "credit" - je glisse ma carte - immédiatement, la banque me paye mon burger sans poser de question. Au bout du mois, la banque envoie la facture et le crédit est gratuit si je paye dans les temps, i.e. dans le mois suivant. Mais la où c'est très generous, c'est que pour tout achat, la banque me reverse 1% de mes crédits. Si jamais, je l'utilise pour acheter de la nourriture ("grocery shoping"), elle me reverse 2% de mes crédits et si je l'utilise pour de l'essence, elle me reverse 3%. C'est ainsi que ce mois-ci j'ai gagné $50, en utilisant ma carte de crédit pour absolument tous mes achats... et c'est pas fini... si en plus je reverse ces 50 généreux dollars sur un compte Bank of America (BOA), BOA rajoute 10% de plus, soit $55! Merci l'uncle Tom!
Par contre, il ne faut jamais au grand jamais utiliser sa carte de crédit pour retirer de l'argent sous peine de payer des intérêts, à hauteur de 22% par jour! Mais pourquoi diable me direz-vous? Et oui, parce qu'on se demande quel intérêt a la banque à me faire des crédits gratuits de $5000 tous les mois, en me récompensant de surcroît pour l'utilisation de ces généreux crédits? En fait, c'est parce que pour toute transactions, c'est le commerçant qui paye à la banque un pourcentage de la dette que je contracte et que ce pourcentage est bien évidemment supérieur à celui qui m'est reversé à chaque fois. Et bien sûr, si je retire de l'argent, la banque ne peut pas se faire de l'argent, du coup, il y a un intérêt...
Là où ça sent plus mauvais, c'est qu'à chaque fois que j'utilise la carte et que je paye (ou ne paye pas d'ailleurs) ma facture, ça va sur mon Credit History (littéralement "historique de crédit"). Cet historique est enregistré et gardé par une entreprise privée indépendante et qui peut moyennant paiement le fournir à toute personne privée ou publique qui souhaiterait investiguer ma capacité à rembourser mes dettes. C'est ineffaçable, d'autant plus que c'est associé à mon numéro de sécurité sociale. Autrement dit, JE SUIS mon Credit History. C'est pour cette raison que tous les américains m'ont conseillé d'avoir une carte de crédit et de l'utiliser à fond, sans quoi je ne pourrais jamais acheter une maison où emprunter une quelconque somme. Parce que le jour où je demanderai un prêt, bien que ce ne soit pas mon projet, on demandera mon Credit History à la compagnie qui le conserve. Les américains m'ont également conseillé d'avoir un "healthy" Credit History... il faut le bichonner son historique!
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