Ce week-end, le lundi était férié pour Mémorial Day.
C'est le week-end de camping préféré des Caroliniens, parce qu'il fait déjà très beau mais pas encore trop chaud, et c'est aussi le premier week-end des vacances scolaires pour la plupart des écoles. C'était surtout le dernier week-end disponible pour nos copains les Pilaz avant que Sandrine n'emmène ses filles re-découvrir la France pour 6 trèèèès longues semaines. Bref, on voulait aller camper.
Nous avons dû nous y reprendre à plusieurs fois parce qu'on ne trouvait pas de place en camping, tous les campsites ayant été réservés de longue date. Finalement, on a trouvé un "Hike-in campsite", c'est à dire un site de camping sur lequel les voitures sont éloignées des emplacements, et ce n'est pas très populaire ici : il y restait pleins de place. Nous même, avec tous nos petits, nous avons un peu hésité, mais finalement quel plaisir d'être loin des voitures: je pense que nous retournerons de préférence vers des "hike-in campsite" désormais. Nous avons donc passé un merveilleux week-end à Falls Lake, pour deux nuits. Nos enfants sont des campeurs dans l'âme puisque Corentin et Elina ont dormi deux nuits complètes -encore mieux qu'à la maison-. Il a fait beau, il a fait chaud (un peu comme tous les jours quoi).
Le camping est une activité très populaire ici. Il faut dire que le pays et son climat s'y prête bien. Les camping sont vraiment bien aménagés. Une chose que j'aime avec les américains, c'est qu'ils ne négligent jamais leur confort. Sanitaires impeccables, tables et bancs et bien entendu barbecue sur chaque emplacement, et tu ne complexes jamais sur la quantité de matériel que tu emportes: même si tu prends de quoi survivre un mois, ils en ont plus. Cela se voit encore plus sur un "hike-in campsite" puisque chaque nouvelle installation de campeurs donne lieu à de multiples aller-retour de toute la famille vers la voiture pour transporter une énorme quantité de matériel: glacières gigantesque qui seront réapprovisionnées en sac de glaçons (également gigantesques), couettes dans les grands paniers à linge, tentes bien sûr mais aussi fauteuils pliants etc. Les brouettes et les fameux chariots rouges sont réquisitionnés pour l'occasion. C'est très amusant. Et aussi très agréable. Parce qu'il faut dire qu'un trait culturel prédominant ici c'est que les gens sont sympas. Vraiment sympas. Aimables.
J'adore en fait. Les américains, au moins les américains du Sud Est, se parlent. Tout le temps, même s'ils ne se connaissent pas, même si on ne fait que se croiser. On échange des compliments, des plaisanteries. C'est vrai au camping, mais c'est toujours vrai: au parc, au supermarché, même dans les administrations (sauf la poste), les américains sont de ton côté et de celui de tes enfants.
Par exemple j'avais besoin d'un certificat de naissance pour Elina, mais j'avais oublié mon passeport, je n'avais qu'une photocopie: pas de problème! "Pensez-y la prochaine fois".
J'arrive au garage pour changer mes pneus, 10mn avant la fermeture (je m'étais trompée d'heure), pas de problème, mais essayez de venir plus tôt la prochaine fois etc etc...
Les enfants ont beaucoup de sourires, de bonjours, il suffit que Corentin fasse sa petite tête de chaton pour qu'on lui prête le jouet qu'il convoite, au parc, à la plage etc.
La caissière fait un code spécial quand j'oublie ma carte de fidélité pour que je bénéficie quand même des réductions, et elles donnent presque toujours des autocollants à Corentin.
Les américains sont sympas et ils font tout pour se simplifier la vie et la tienne. C'est très agréable et il y a une bonne ambiance globale qui donne le sourire et aussi confiance en soi: même si je parle comme une vache, je récolte pleins de compliments :)
Si je suis assise sur un banc au parc à côté de quelqu'un, on va immanquablement se parler, ainsi qu'aux gens qui passent. Et un chien qui passe -en laisse bien sûr- sera caressé par tout le monde.
Cet intérêt pour les autres et cette amabilité, les enfants l'ont très tôt et bien souvent ils viennent voir Elina, me disent qu'elle est "adorable". On se croirait tout le temps dans un festival de village! Ajouté au soleil au rendez-vous chaque matin c'est un peu une ambiance de vacances qui durent très longtemps.
Revenons à notre camping...
Au programme: feu de camp, grillades, salades, jeux, promenades, baignades, courtes veillées (les enfants étant exténués et donc un peu...grincheux) et le dimanche matin nous avons loué un canoé pour deux heures! Le rêve de Corentin! Nous avons alterné les passagers et les rameurs, mais ceux qui en ont le plus profité ce sont nos petits pirates: Corentin et Eléonore. Armés de leurs petits bâtons, ils ont ramés pendant presque deux heures. Comme leur langage commun se développe, nous avons l'occasion d'entendre des conversations à très haute teneur en cute attitude, comme des blagues sur le caca, ou pour savoir quel est le doudou le plus doux, échange inclu :) Comme Eléonore ajoute beaucoup de mot d'anglais, j'ai le plaisir d'entendre Corentin les réutiliser à la maison. Il me donne même des informations: "maman, ça en anglais c'est flower". Elina n'en perd pas une miette: elle suit des yeux tout ce qui se passe, souri à qui mieux mieux et s'entraîne pour pouvoir jouer avec les grands bientôt. Ce week-end elle a réussi à se retourner et elle s'entraine aussi à voler comme superman en tendant bien haut ses deux petits bras bien tendus. Elle tricote des kilomètres d'écharpes avec des aiguilles imaginaires entre ses minuscules doigts qu'elle a tout simplement le plaisir de frotter les uns contre les autres. Elle suçotte son poing fermé pour s'endormir sur une poitrine au choix.
On regarde étoiles et vers luisants entre les arbres |
"C'est par là!" |
Prêts! |
Pédicure pour celles qui restent au sol |
Après quoi il a fallut démonter et quitter notre emplacement. Mais j'avais encore envie de profiter du lac et de la fraîcheur d'une baignade alors nous sommes restés encore l'après midi pour se baigner, après une bonne sieste familiale à l'ombre. Première trempette de pied en lac pour Elina, qui trouve cela tout naturel :) Il faut préciser qu'il fait environ 30° et que l'eau est vraiment bonne. Enfin, nous avons fini notre dimanche soir en beauté en s'offrant le mythique Burger du Restau branché "Le Federal" à Durham, qui, je dois le dire, est délicieux.
* Le titre de la note fait référence à la comptine:
"Qui peut faire de la voile sans vent
Qui peut ramer sans rames
Et qui peut quitter son ami
Sans verser de larmes
Je peux faire de la voile sans vent
Je peux ramer sans rames
Mais ne peux quitter mon ami
Sans verser de larmes
Qui peut ramer sans rames
Et qui peut quitter son ami
Sans verser de larmes
Je peux faire de la voile sans vent
Je peux ramer sans rames
Mais ne peux quitter mon ami
Sans verser de larmes
Etc..."
Comptine tout à fait adaptée à notre vie cette semaine car, non seulement nous avons fait du canoé, mais qui dit fin de l'année universitaire, dit aussi départ de plusieurs personnes à qui nous étions attachés, et en particulier de Karla, Rhett et leurs enfants, retournés vivre à Saskatoon près de leur famille au Canada et qui vont diablement nous manquer. Ce mois-ci les gens partent tout autour de nous et c'est bien difficile d'être -pour une fois- de ceux qui restent, sans eux.
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